La Bazar du dimanche aux Écuries
Dernière mise à jour : 3 oct. 2019
Le dimanche 29 septembre 2019, sous la grande voûte des Écuries, artistes et associations se réunissent pour former un véritable bazar méditerranéen, une invitation à partir, le temps d’une après-midi, pour un voyage culturel, musical, philosophique, gustatif et ludique !
Depuis sa création en août 2014, le bar des Écuries, lieu éclectique et vivant, accueille artistes, créateurs et associations de toutes sortes, ouvert.e.s sur le monde et ses cultures. Plus qu’un bar, c’est donc aussi un espace d’exposition, de créativité et d’échange !
C’est de ce désir que naît, tout début 2019, l’idée du bazar du dimanche : inviter les curieux.ses qui poussent la petite porte bleue et descendent les marches, à plonger dans une atmosphère toujours festive pour célébrer la poésie, le disque, le cinéma, et à découvrir, au détour d’une alcôve, une proposition artistique, un stand de fripes, une projection, un atelier…

À la rentrée 2019, Les Écuries assortit ses traditionnels bazars poétiques et autres bazars freaks d’un nouveau cycle : une série de voyages autour des régions du globe pour mettre à l’honneur les différentes facettes de leur patrimoine. L’exploration du bassin méditerranéen laissera bientôt la place à d’autres périples culturels et l’on pourra, tout au long de l’année, vagabonder au cœur d’un bazar celte, indien ou encore caribéen ! Mais pour l’heure, c’est en Grèce antique que La Bastillette t’emmène, car, sous les boules à facettes du bar, on s’apprête à fêter l’anniversaire de Platon.

Les berceaux de pierres, baignés d’une lumière timide, se voient affublés d’une banderole à paillettes dorées, et les étagères en bois sombre se peuplent de gourmandises. Tout, aux Écuries, invite à la volupté et l’on aurait envie de laisser son esprit glisser dans quelque rêverie mélancolique, voguant paisiblement dans l’effervescence qui commence à régner sous les arches. Mais Platon ne saurait nous laisser plus longtemps nous bercer d’illusions. Si nous sommes venu.e.s ce soir, c’est pour nous évader d’une toute autre manière… il est temps, en effet, de sortir de la sombre caverne !

Plusieurs candidat.e.s se présentent avec le fol espoir d’atteindre l’équilibre parfait de l’âme. Certain.e.s déjà, se découragent : impossible de franchir la première porte sans le secours de son esprit logique pour démêler une mystérieuse énigme… Mais nos participant.e.s à la volonté sans égale persévèrent, et derrière les idées fantaisistes, commence à poindre la raison. L’intelligence déliée, notre petite tribu progresse vers la sortie, ne laissant derrière elle que le chargé de comm’ des Écuries, trop empreint du charme des songes… Les autres sont déjà loin, qui laissent parler leur coeur. Les plumes s’agitent, et surgissent sur le papier, “L’éloge du réveil-matin”, “L’Ode aux pâtes qui collent à la casserole”, “Un blâme à la fête”. C’est l’âme dénudée de sa démesure et habitée d’une tempérance nouvelle que nos apprenti.e.s philosophes arpentent le chemin de la lucidité. Il ne leur reste plus qu’à se libérer de leurs derniers désirs qui, vite, vite, jaillissent… Une esquisse, une image déchirée, quelques mots parfois… de tous ces bas-ventres, émerge une fresque colorée.

L’âme en équilibre, tou.te.s laissent éclater leur liesse, et arborent fièrement leur badge “Platon”, symbole de leur élévation. Les conversations réjouies reprennent, on dévore les parts de gâteaux, la menace de la ciguë s’évapore déjà… Une branche de feuillages sur la tête, une grappe de raisins à la main, les jeunes évadé.e.s immortalisent leur voyage devant les lourdes tentures rouges. Et Platon, blotti dans le clair-obscur, veille. Pourtant, en quittant Les Écuries, ému.e.s par la fraîcheur du soir, je crois que chacun.e se dit que, tout de même, on y est bien dans cette caverne, et au fond de soi, chacun.e sait qu’il.elle retournera bientôt en effleurer les pierres...